Récupératrice·eur·s de matériaux

Una mujer separa residuos en un relleno sanitario en Accra, Ghana

Récupératrice·eur·s de matériaux et COVID-19


Travailleuse·eur·s contribuant à l’environnement et à l’économie

Des millions de personnes dans le monde entier gagnent leur vie en collectant, triant, recyclant et vendant des matériaux que d’autres ont jetés.

Dans certains pays, les récupératrice·eur·s de matériaux constituent la seule forme de collecte des déchets solides, ce qui procure des avantages publics considérables et permet d'atteindre des taux de recyclage élevés.

Les récupératrice·eur·s de matériaux contribuent aux économies locales, à la santé et à la sécurité publiques, ainsi qu'à la durabilité environnementale. Alors que la reconnaissance de leurs contributions augmente dans certains endroits, elles·ils ont souvent un statut social inférieur, et sont confronté·e·s à des conditions de vie et de travail déplorables et reçoivent peu de soutien des gouvernements locaux. De plus en plus, elles·ils font face à des défis en raison de la concurrence de puissantes entités commerciales pour obtenir des déchets lucratifs.

Termes et catégories

Le terme « récupératrice·eur·s de matériaux » a été adopté lors de la première conférence mondiale des récupératrice·eur·s de matériaux qui s'est tenue à Bogota, en Colombie, en 2008, afin de faciliter le réseautage mondial et de remplacer des termes péjoratifs comme « charognard ». Les termes préférés varient, cependant, selon les endroits. Par exemple, en Afrique du Sud, on utilise les termes « récupératrice·eur·s » et bagerezi. Aux États-Unis, on utilise souvent le terme canners. D'autres langues ont leurs propres termes préférés : catadores en portugais, recicladores en espagnol.

Les récupératrice·eur·s de matériaux collectent des déchets ménagers, commerciaux ou industriels, dans les poubelles ou les bennes à ordures privées, le long des rues et des cours d'eau ou sur les décharges et les sites d'enfouissement. Certain·e·s fouillent à la recherche de produits de première nécessité ; d'autres récupèrent et vendent des produits recyclables à des intermédiaires ou à des entreprises. Certain·e·s travaillent dans des dépôts ou des usines de recyclage appartenant à leurs coopératives ou associations. Pour en savoir plus, allez voir les catégories de base des récupératrice·eur·s de matériaux.

Ce que les récupératrice·eur·s de matériaux ont en commun, c'est que ce travail constitue leur moyen de subsistance et permet souvent de subvenir aux besoins de leurs familles.

Avantages économiques

Les récupératrice·eur·s de matériaux apportent une série d'avantages économiques.

La collecte des déchets fournit un revenu crucial pour les personnes et les ménages. À Belo Horizonte, au Brésil, les récupératrice·eur·s de matériaux ont déclaré que leurs coopératives créent des opportunités pour les gens, les faisant parfois « sortir de la rue ».

Les récupératrice·eur·s de matériaux fournissent des matériaux réutilisables à d'autres entreprises. À Pune, en Inde, ces travailleuse·eur·s collectent des matières organiques pour le compostage et le biogaz. À Belo Horizonte, au Brésil, et à Nakuru, au Kenya, les matériaux sont vendus à des artistes et à des groupes qui les utilisent pour leur travail.

D'autres profitent du travail des récupératrice·eur·s de matériaux. Nombre d’entre elles·eux vendent les matériaux à des acheteuse·eur·s, qui les revendent ensuite à profit. Les récupératrice·eur·s de matériaux paient également les entreprises de transports privées et aux chauffeuse·eur·s de transport.

Pour en savoir plus, allez voir l'étude de suivi de l'économie informelle (IEMS), coordonnée par WIEGO en 2012, qui a impliqué une recherche quantitative et qualitative sur 763 récupératrice·eur·s de matériaux dans cinq villes d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine.

Contributions environnementales

Les récupératrice·eur·s de matériaux du monde entier contribuent de manière significative à la prévention de la pollution des déchets marins en recyclant et en réutilisant des matériaux qui, autrement, finiraient dans l'environnement. Lorsqu'elles·ils sont mieux organisé·e·s et formellement intégré·e·s dans les systèmes de recyclage, ces travailleuse·eur·s peuvent accroître leur contribution à la protection de l'environnement. Le projet Réduction des déchets dans les villes côtières de WIEGO renforce la capacité des organisations de travailleuse·eur·s à améliorer leur contribution à la réduction de la pollution des océans par les déchets.

En collectant les déchets dans les espaces publics, les récupératrice·eur·s de matériaux contribuent à la propreté et à l'embellissement de la ville. Ces travailleuse·eur·s détournent en même temps une quantité importante de matériaux du flux de déchets. Un rapport récent estime que les récupératrice·eur·s de matériaux collectent 58 % des plastiques, contribuant ainsi de manière significative à alimenter la chaîne de valeur et à éviter la pollution plastique. Une étude réalisée en 2007 dans six villes différentes a révélé que plus de 80 000 personnes étaient responsables du recyclage d'environ 3 millions de tonnes de déchets par an dans les six villes. Ces personnes récupéraient environ 20 % de tous les déchets dans trois des six villes étudiées.

Le recyclage est l'un des moyens les moins chers et les plus rapides pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le recyclage réduit les émissions 25 fois plus que l'incinération (Tellus Institute 2008), et pourtant l'incinération privatisée déplace de plus en plus les récupératrice·eur·s de matériaux partout dans le monde.

La réutilisation et le recyclage de matériaux diminuent la quantité de matériaux vierges nécessaires pour la production, préservant les ressources naturelles et l'énergie tout en réduisant la pollution de l'air et de l'eau.

Pour une discussion complète, allez voir Les travailleuse·eur·s urbain·e·s de l’informel et l'économie verte.

Avantages pour les municipalités

Dans de nombreux pays, les récupératrice·eur·s de matériaux constituent la seule forme de collecte des déchets solides, à un coût faible ou nul pour les municipalités.

La santé publique et l'assainissement s'améliorent lorsque les récupératrice·eur·s de matériaux retirent les déchets des zones urbaines non desservies par la collecte municipale d’ordures.

Les dépenses municipales sont réduites grâce à la subvention des systèmes de gestion des déchets solides. Selon la publication de l’ONU intitulée Solid Waste Management in the World's Cities [Gestion des déchets solides dans les villes du monde], les récupératrice·eur·s de matériaux effectuent 50 à 100 % de la collecte des déchets en cours dans la plupart des villes des pays en développement.

Les récupératrice·eur·s de matériaux détournent des tonnes de déchets des décharges et des sites d'enfouissement.

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Des récupératrice·eur·s de matériaux à la décharge de Boitshepi en Afrique du Sud
Des récupératrice·eur·s de matériaux à la décharge de Boitshepi en Afrique du Sud. Crédit photo : Jonathan Torgovnik/Getty Images Reportage

Aperçu statistique

Il est difficile de produire des données statistiques fiables sur les récupératrice·eur·s de matériaux. Les données sur l'emploi sont recueillies par le biais d'enquêtes sur les ménages, mais un bon nombre de récupératrice·eur·s de matériaux vivent dans la rue ou sur des sites de décharge et ne seraient donc pas inclu·e·s dans l'échantillon de l'enquête. De plus, les récupératrice·eur·s de matériaux se déplacent et leur travail varie souvent selon les saisons. En outre, ces travailleuse·eur·s évitent souvent les chercheuse·eur·s, de crainte que les informations ne soient transmises aux fonctionnaires.

L'activisme des ONG et des coopératives de travailleuse·eur·s au Brésil au nom des récupératrice·eur·s de matériaux a conduit à des efforts particuliers de la part des autorités statistiques nationales pour les recenser. Environ 229 000 récupératrice·eur·s de matériaux ont été identifié·e·s dans l'enquête nationale sur la population active (PNAD) de 2006 (Dias 2010) dont 67 % étaient des hommes et 33 % des femmes. Ces travailleuse·eur·s sont à l'origine des taux élevés de recyclage au Brésil –près de 92 % de l'aluminium et 80 % du carton ont été recyclés en 2008.

En savoir plus sur les statistiques officielles sur les récupératrice·eur·s de matériaux du Brésil.

Les récupératrice·eur·s de matériaux représentent moins de 1 % de la population occupée urbaine, selon les rapports statistiques suivants :

Ces petits pourcentages représentent toutefois un grand nombre de personnes. En Inde, par exemple, les données de 2018-2019 montrent que 2,2 millions de personnes travaillent comme récupératrice·eur·s de matériaux. Cependant, avec le défi que représente la collecte de données sur ces travailleuse·eur·s, ce nombre est probablement faible.

Caractéristiques des récupératrice·eur·s de matériaux

La majorité des récupératrice·eur·s de matériaux ont généralement un faible niveau d'éducation formelle. Dans de nombreux endroits, le travail est effectué par des groupes principalement défavorisés. Par exemple, à Pune, en Inde, la collecte des déchets est réservée aux castes répertoriées. Et dans de nombreuses villes, des migrant·e·s ayant peu d'autres possibilités d'emploi ont accepté ce type de travail. Au Ghana, par exemple, les quelques récupératrices de matériaux n'ont aucune éducation (note d’information statistique de WIEGO n° 21).

Pour en savoir plus, consultez les résultats de l'étude IEMS : La population occupée urbaine de l’informel : récupératrice·eur·s et recycleuse·eur·s de matériaux (ou sa version en espagnol).


Moteurs et conditions de travail

La collecte des déchets est souvent une entreprise familiale. Elle offre des horaires de travail flexibles –particulièrement importants pour les femmes– et un haut niveau d'adaptabilité. Les tâches à réaliser s'apprennent facilement et ne nécessitent aucune éducation et peu de formation. Et pour bon nombre des personnes parmi les plus démunies au monde, c'est l'un des seuls moyens de subsistance possibles.

Cependant, les travailleuse·eur·s du secteur des déchets font souvent l'objet d'une stigmatisation sociale, sont confronté·e·s à de mauvaises conditions de travail et sont fréquemment harcelé·e·s.

Accès aux déchets

L'accès aux déchets et la privatisation des déchets sont des enjeux clés ayant un impact sur les moyens de subsistance des récupératrice·eur·s de matériaux. Lors du Premier atelier stratégique mondial des récupératrice·eur·s de matériaux en 2012, à Pune, en Inde, des représentant·e·s de ce groupe de travailleuse·eur·s de 22 pays ont identifié la privatisation de l'accès aux déchets (et leur passage des systèmes d'élimination finale vers l'incinération et les systèmes de transformation en énergie) comme la menace la plus importante et fréquente à leurs moyens de subsistance.

Réalités économiques

Les revenus des récupératrice·eur·s de matériaux varient considérablement d'une région à l'autre, selon le type de travail effectué, et entre les femmes et les hommes.

À Belo Horizonte, au Brésil, où les récupératrice·eur·s sont reconnu·e·s et soutenu·e·s par les gouvernements et organisé·e·s en coopératives solides, ces travailleuse·eur·s semblent avoir des revenus plus élevés que d’autres travailleuse·eur·s en emploi informel. En revanche, les récupératrice·eur·s de Nakuru, au Kenya, subsistent avec de maigres revenus. Le chiffre d'affaires moyen des personnes interrogées à Nakuru –avant de prendre en compte des dépenses telles que le stockage ou le transport– était inférieur à 2 USD par jour.

Les hommes gagnent systématiquement plus que les femmes récupératrices de matériaux. Une analyse comparative entre les genres des données officielles de la base de données RAIS (Rapport annuel d’informations sociales) du Brésil a également conclu que les hommes travaillant dans la collecte des déchets gagnent beaucoup plus que les femmes (Crivellari et al. 2008).

Les revenus des récupératrice·eur·s de matériaux sont influencé·e·s par les prix des produits recyclables déterminés par le marché.

Les récupératrice·eur·s de matériaux ont besoin d'un espace adéquat pour trier et stocker les matériaux collectés. Sans stockage, les matériaux ne peuvent pas être conservés jusqu'à ce qu'ils atteignent un prix plus élevé ; les matériaux non abrités peuvent être dégradés ou abîmés par les intempéries.

Les tendances macroéconomiques comme l'inflation et la récession ont un impact sur les récupératrice·eur·s de matériaux. L'augmentation du coût de la vie et le nombre croissant de travailleuse·eur·s dans ce secteur, y compris les migrant·e·s, les affectent directement.

Les récupératrice·eur·s de matériaux sont confronté·e·s à des risques spécifiques dans la pandémie de la COVID-19, qui vont de la manipulation de matériaux contaminés à la perte de revenus quotidiens essentiels lorsque les gouvernements ordonnent la suspension du travail et demandent aux gens de rester à la maison. En savoir plus sur la façon dont la pandémie a affecté les récupératrice·eur·s de matériaux.

La récession mondiale a durement touché les récupératrice·eur·s de matériaux. Les recherches menées par WIEGO et ses partenaires des Villes inclusives ont révélé que la crise économique a provoqué une baisse marquée de la demande et du prix des déchets. Parallèlement, de nouvelles·aux chômeuse·eur·s sont entré·e·s dans la profession. Pour en savoir plus, allez voir Économie informelle : liens avec la crise économique.

Au sein des chaînes de valeur, les récupératrice·eur·s de matériaux sont dans une position défavorable, ayant des difficultés pour négocier de meilleurs prix auprès des acheteuse·eur·s et entretenant des relations d'exploitation ou de dépendance avec ces dernier·ère·s.

Les récupératrice·eur·s fournissent des matériaux recyclables aux entreprises formelles.

Pour plus d'informations sur ces réalités économiques pour les récupératrice·eur·s de matériaux, allez voir La population occupée urbaine de l’informel : les récupératrice·eur·s et recycleuse·eur·s de matériaux.

Réalités sociales

La stigmatisation sociale aggrave les difficultés des récupératrice·eur·s de matériaux. Cependant, leurs organisations aident à contrer l'exclusion sociale et légale (voir Organisation et représentation, ci-dessous).

Le harcèlement est un problème important. Traité·e·s comme des nuisances par les autorités et avec dédain par le public, les récupératrice·eur·s de matériaux sont généralement ignoré·e·s dans les processus de formulation de politiques publiques et peuvent même être arrêté·e·s ou agressé·e·s physiquement. Ces travailleuse·eur·s doivent parfois faire face à l'exploitation et l'intimidation de la part des intermédiaires, ce qui peut affecter leurs revenus.

Genre et déchets

Les femmes qui exercent ce métier gagnent généralement moins que les hommes et sont souvent confrontées à d'autres formes d'inégalité. En 2012, le réseau latino-américain des récupératrice·eur·s de matériaux (Red Lacre), le Mouvement national des récupétratrice·eur·s de matériaux au Brésil (MNCR) et WIEGO ont créé un projet sur le genre dans le contexte de la collecte des déchets ou du recyclage informel. Accédez aux ressources et outils issus de ce projet.

Santé et sécurité au travail

La manipulation des déchets présente de nombreux risques pour la santé. Les récupératrice·eur·s de matériaux de l’informel sont exposé·e·s à des contaminants et à des matières dangereuses, qu'il s'agisse de matières fécales, de déchets médicaux, de fumées toxiques ou de produits chimiques. Les personnes qui travaillent dans des décharges à ciel ouvert sont confrontées aux risques causés par les camions, des incendies et des glissements de terrain. Certain·e·s doivent ramener les déchets collectés à la maison pour les trier ou les stocker, ce qui introduit des dangers dans leurs domiciles. Le manque de protection des travailleuse·eur·s et le faible accès aux soins de santé aggravent ces risques. Les décharges à ciel ouvert posent des problèmes environnementaux et sanitaires, mais toute fermeture de décharge doit inclure une approche globale et clairement définie qui aborde les impacts sur les récupératrice·eur·s de matériaux.

Les récupératrice·eur·s font face également à des risques ergonomiques tels que le soulèvement de charges lourdes et les mouvements répétitifs, et peuvent souffrir de douleurs au dos et aux membres inférieurs. Dans la région métropolitaine de la ville de Belo Horizonte, au Brésil, le projet Cuidar de WIEGO nous éclaire sur les risques sanitaires auxquels sont confronté·e·s ces travailleuse·eur·s et a comme objectif de renforcer les connaissances et les capacités sur les mesures préventives clés qui traitent des problèmes ergonomiques rencontrés par ces dernier·ère·s.

« Dieu est mon réveil » : l'histoire d'une récupératrice de matériaux brésilienne. Découvrez la vie d'une travailleuse brésilienne, Dona Maria Brás, qui a été une force infatigable pour aider les récupératrice·eur·s de matériaux brésilien·ne·s à surmonter la persécution et à gagner le respect et la sécurité en tant que membres d'entreprises coopératives.

Pour les récupératrice·eur·s de matériaux, le harcèlement fait partie du quotidien. Des entretiens approfondis, l'observation de leur travail et la visite d'une douzaine de décharges dans six pays d'Amérique latine –menés dans le cadre du projet de WIEGO sur les récupératrice·eur·s de matériaux et les droits humains, et résumés dans ce rapport (en espagnol uniquement)– ont permis de dresser un panorama des conditions de travail des récupératrice·eur·s. Elles sont si mauvaises qu'elles constituent des violations des droits humains. Une boîte à outils (en espagnol uniquement) a été développée, grâce à laquelle les récupératrice·eur·s de matériaux apprennent à comprendre leurs droits et à les défendre. Plus d'informations sur ce blog.

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Un récupérateur de matériaux à Belo Horizonte, Brésil
Un récupérateur de matériaux à Belo Horizonte, Brésil. Crédit photo : Leslie Tuttle

Politiques et programmes

L’inclusion des récupératrice·eur·s de matériaux en emploi informel dans les systèmes de gestion des déchets municipaux et les manières de le faire varient considérablement. Dans le monde, la plupart de ces travailleuse·eur·s ne sont pas reconnu·e·s pour leurs contributions et n'ont pas accès à la protection sociale financée par l'État.

La situation évolue là où les récupératrice·eur·s de matériaux sont organisé·e·s. Les organisations de base et d'autres entités progressistes aident les villes à reconnaître le rôle vital que jouent les récupératrice·eur·s, et elles encouragent les autorités à concevoir des politiques plus progressistes. Tel est le cas des villes comme Belo Horizonte au Brésil, Lima au Pérou et Pune en Inde, qui élaborent des politiques qui intègrent ces travailleuse·eur·s dans la collecte et le recyclage des déchets.

Un environnement politique d’exclusion nuit aux moyens de subsistance. À Bogota et à Durban, par exemple, les réglementations et les arrêtés concernant les déchets posaient problème en 2012.

Un environnement politique favorable a un impact positif sur les moyens de subsistance des récupératrice·eur·s de matériaux. La municipalité de Belo Horizonte s'associe à ces travailleuse·eur·s et à leurs organisations, en leur fournissant des infrastructures, des subventions et une formation.

Le remplacement des politiques répressives par des politiques inclusives axées sur la reconnaissance juridique, la rémunération des services, la reconnaissance sociale et le renforcement des organisations de récupératrice·eur·s de matériaux est crucial. En 2018, 24 municipalités colombiennes avaient convenu de pratiques inclusives de rémunération des récupératrice·eur·s de matériaux ; en 2020, le gouvernement sud-africain a publié des directives d'intégration pour les récupératrice·eur·s de matériaux qui avaient été négociées entre les parties prenantes, y compris les représentant·e·s des organisations de ce groupe de travailleuse·eur·s. Pour d'autres exemples d'initiatives réglementaires aux résultats positifs, allez voir Les récupératrice·eur·s de matériaux et la loi.


Organisation et voix

Les récupératrice·eur·s de matériaux sont de plus en plus motivé·e·s pour s'organiser et lutter pour leur reconnaissance. Dans un nombre croissant de villes, ces travailleuse·eur·s ont formé des coopératives pour plaider en faveur de leur inclusion dans la planification municipale de la gestion des déchets solides.

Dans certains pays, comme le Brésil, la Colombie et l'Inde, les récupératrice·eur·s ont désormais le droit de vendre à la municipalité ou de participer à des contrats avec celle-ci.

Par l’intermédiaire de l'Alliance mondiale des récupératrice·eur·s, les récupératrice·eur·s de matériaux ont occupé la scène mondiale lors de conférences et d'événements internationaux sur le changement climatique pour souligner la nécessité de politiques mondiales qui soient favorables, et non pas nuisibles, à leur travail. Renseignez-vous sur la participation des récupératrice·eur·s de matériaux lors des négociations à l’ONU sur le changement climatique.

En 2013, les organisations de récupératrice·eur·s de matériaux ont joué un rôle actif lors de la Conférence internationale du travail (CIT), dont le thème était « Développement durable, emplois verts et travail décent ». Lisez le rapport de la délégation.

Une base de données mondiale intitulée Waste pickers Around the World [Récupératrice·eur·s dans le monde] a été créée avec l'aide de WIEGO et de l’Alliance mondiale des récupératrice·eur·s.

Pour en savoir plus, allez voir Les récupératrice·eur·s de matériaux s’organisent.


Spécialistes WIEGO

  • Sonia Dias
    Spécialiste du secteur des récupératrice·eur·s de matériaux.
  • Lucía Fernández
    Conseillère sectorielle des récupératrice·eur·s de matériaux.
  • Federico Parra
    Coordinateur régional, récupératrice·eur·s de matériaux en Amérique latine.
  • Amira el Halabi
    Coordinatrice des récupératrice·eur·s de matériaux d’Afrique.
  • Taylor Cas Talbott
    Chargé de projet, Réduction des déchets dans les villes côtières.

Lectures connexes

Contributions environnementales et économiques

Santé et sécurité au travail

Politiques et programmes

IJgosse, Jeroen. 2012. Payer les récupératrice·eur·s de matériaux pour les services environnementaux : un examen critique des options proposées au Brésil. Note d’information technique de WIEGO (politiques urbaines) n° 6 (disponible aussi en espagnol).

Dias, Sonia. 2011. Aperçu du cadre juridique pour l'inclusion des récupératrice·eur·s de l’informel dans la gestion des déchets solides au Brésil. Note d’information sur des politiques de WIEGO (politiques urbaines) n° 6 (disponible aussi en portugais et en espagnol).

Dias, Sonia. 2011. Le Forum sur les déchets municipaux et la citoyenneté : une plateforme pour l'inclusion sociale et la participation. Note d’information sur des politiques de WIEGO (politiques urbaines) n° 5 (disponible aussi en portugais et en espagnol).

Dias, Sonia. 2011. Recyclage à Belo Horizonte, au Brésil : un aperçu des programmes inclusifs. Note d’information sur des politiques de WIEGO (politiques urbaines) n° 3 (disponible aussi en espagnol).

Autres

Étude de cas de la coopérative SEWA Gitanjali : organiser les récupératrices de matériaux pour améliorer leurs conditions de travail et leurs moyens de subsistance.

WIEGO. 2013. Les récupératrice·eur·s de matériaux : le droit d'être reconnu·e·s comme travailleuse·eur·s

Chikarmane, Poornima. 2012. Intégration des récupératrice·eur·s de matériaux dans la gestion municipale des déchets solides à Pune, en Inde. Note d’information sur des politiques de WIEGO (politiques urbaines) n° 8.

Dias, Sonia. 2011. Intégration des travailleuse·eur·s de l’informel dans la collecte sélective des déchets : le cas de Belo Horizonte, au Brésil. Note d’information sur des politiques de WIEGO (politiques urbaines) n° 4 (disponible aussi en portugais et en espagnol).

Samson, Mélanie. 2009. Refuser d'être rejeté·e·s : les récupératrice·eur·s de matériaux s'organisent dans le monde entier.


Photo du haut : Une femme qui trie des déchets dans un site d’enfouissement à Accra, au Ghana. Crédit photo : Dean Saffon
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