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L’impact de la COVID-19 sur les travailleuse·eur·s de l’informel à Accra

COVID-19 Crisis and the Informal Economy: Informal Workers in Accra, Ghana - thumbnailLa crise provoquée par la COVID-19 a durement touché Accra et ce sont les travailleuse·eur·s de l’économie informelle qu’elle a frappé·e·s le plus fort. Dans la plupart des cas, leurs moyens de subsistance ont été entièrement perdus sous l’effet des premières mesures de confinement au pays et, depuis lors, le redressement des revenus se fait attendre. Présente à Accra, l’équipe WIEGO a étudié l’impact que le confinement contre la COVID-19 a eu sur quatre catégories de travailleuse·eur·s : les vendeuse·eur·s de rue, les récupératrice·eur·s de matériaux, les commerçant·e·s de marché et les kayayei (porteuses de marchandises). Vous en saurez plus sur la COVID-19 dans cette ville et sur les résultats de l’étude en cliquant ici.

Vous pouvez lire également, sur le Blog de WIEGO, des témoignages des travailleuse·eur·s dans l’économie informelle pendant la pandémie de la COVID-19 et leurs demandes aux pouvoirs publics :

Les dernières statistiques sur le travail dans l’économie informelle à Accra

WIEGO a entrepris des travaux statistiques disruptifs afin de rendre visibles tant l’ampleur que les caractéristiques de l’économie informelle dans plusieurs villes du monde. Voici le plus récent en provenance du Ghana : Informal Workers in Ghana: A Statistical Snapshot (Les travailleuse·eur·s de l’informel au Ghana : un aperçu statistique), 2020.


The Work in Accra

Accra team:

Depuis 2010, WIEGO travaille de concert avec un réseau local d’organisations de base (OB) regroupant des travailleuse·eur·s de l’économie informelle, notamment des vendeuse·eur·s de rue, des commerçants de marché et des récupératrice·eur·s de matériaux. Et ceci, pour plaider auprès des pouvoirs publics tant au niveau local qu’au niveau national en faveur de politiques de soutien et de la reconnaissance des contributions des travailleuse·eur·s.

Le travail entrepris dans le cadre de Ville focale Accra consiste en ceci :

  • La recherche et la production de connaissances : coordonner ou soutenir les travaux de recherche, de statistiques et de documentation de bonnes pratiques afin de s’assurer que les OB des travailleuse·eur·s de l’informel en milieu urbain disposent de bases empiriques solides en appui pour leurs efforts de plaidoyer.
  • Le renforcement des capacités et des structures organisationnelles : accompagner, former et apporter un soutien global dans des domaines prioritaires aux OB de travailleuse·eur·s de l’économie informelle.
  • Le plaidoyer stratégique :
    • Élaborer, avec les travailleuse·eur·s de l’économie informelle, des propositions visant à changer des politiques sur la base de leur expériences concrètes et leurs connaissances techniques des secteurs.
    • Amorcer des espaces officielles de dialogue et de négociation entre les travailleuse·eur·s et les pouvoirs publics pour y plaider en faveur des changements nécessaires favorisant la population occupée dans l’informel.

Dans quel but travaillons-nous ?

Workers at Kpone landfill in Accra 2019
Photo : Des récupératrice·eur·s de matériaux travaillant dans le site d'enfouissement de Kpone. Crédit : Dean Saffron

L’intégration des récupératrice·eur·s de matériaux dans les systèmes formels de gestion des déchets solides

En pleine pandémie de la COVID-19, le gouvernement du Ghana a entamé le démantèlement du site d'enfouissement de Kpone, à Accra, provoquant ainsi le déplacement de plus de 300 travailleuse·eur·s, qui y récupéraient de matériaux, vers un autre site moins viable à long terme pour la collecte et la vente de matériaux. Prise au détriment de ces travailleuse·eur·s, la décision a été aussi nuisible à l’environnement : avant leur déplacement, les récupératrice·eur·s de Kaponeen retiraient chaque année environ 800 tonnes de matériaux recyclables, évitant ainsi, comme en 2019, l’émission de 24 371 tonnes d’équivalent CO2.

L’Association des récupératrice·eur·s du site de Kpone, épaulée par WIEGO, a engagé auprès du gouvernement un plaidoyer en faveur d’un dispositif de protection des moyens de subsistance (perdus du fait du démantèlement) et de l’intégration de ses travailleuse·eur·s dans le système formel de gestion des déchets solides. Ceci a mené notamment des pilotes de porte-à-porte pour collecter des matériaux dans les communautés côtières insuffisamment desservies, où les récupératrice·eur·s de matériaux pourraient bénéficier de contrats publics pour la prestation de services, et ceci, dans l’intérêt des communautés. En savoir plus

Vous pouvez lire également la position de WIEGO sur la fermeture des décharges

Visionnez « Feeding Families: Meet Grace from Ghana » (Nourrir les familles : rencontrez Grace du Ghana) (2 min)

Services de garde d’enfants pour les femmes travaillant dans l’économie informelle

Les travailleuses de l’économie informelle sont souvent confrontées à la difficile tâche de s’occuper de leurs jeunes enfants alors qu’elles tentent de gagner leur vie, avec très peu de services de garde d’enfants à leur disposition, voire aucun. Ce défi s’est trouvé exacerbé par la pandémie de COVID-19 du fait de la fermeture de nombreuses écoles et garderies. À Accra, WIEGO s’efforce de réunir les dirigeantes de travailleuses avec les représentant·e·s du gouvernement dans le but d’élaborer, concernant la garde d’enfants, un ensemble de lignes directrices au niveau national qui répondraient aux besoins des travailleuses de l’économie informelle. Ce processus consiste également à garantir le soutien du gouvernement et les ressources correspondantes permettant de créer, au sein des marchés, des services de garde sûrs, abordables et inclusifs.

L’amélioration des infrastructures des fameux marchés d’Accra

Depuis que WIEGO a commencé son travail à Accra, l’un de ses principaux axes est de soutenir des vendeuse·eur·s de rue et des commerçant·e·s de marché pour s’unir afin d’exiger des améliorations aux infrastructures des fameux marchés d’Accra, notamment des meilleures installations électriques, des systèmes de drainage plus modernes et des points d’eau supplémentaires. Les efforts engagés ont conduit à des améliorations concrètes en matière de santé et de sécurité au travail dans les marchés, mais il reste encore beaucoup à faire. Les améliorations apportées ont pris une importance singulière dans le contexte actuel de la pandémie de la COVID-19. En janvier 2021, à la suite de l’entrée d’une nouvelle administration, WIEGO s’est joint à la Greater Accra Markets Association (GAMA, l’association des marchés du Grand Accra) et à l’Informal Hawkers and Vendors Association of Ghana (IHVAG, l’association des marchand·e·s et vendeuse·eur·s de rue du pays) pour demander à nouveau, par le moyen d’un ensemble consolidé d’exigences, des améliorations. Il en a résulté une réunion avec des représentant·e·s de la nouvelle administration où la façon dont celle-ci entendait tenir ses promesses a été discutée.

En savoir plus sur les retombées positives du projet Villes focales à Accra 


Infos et publications

Aux infos

« Int’l Waste Day: Waste pickers demand share of COVID-19 relief package » (Journée internationale des déchets : Les récupératrice·eur·s de matériaux réclament leur part du programme de relance de la COVID-19). L’Association des récupératrice·eur·s de matériaux de Kpone, en évoquant à nouveau la myriade de défis à faire face au Ghana, déplore le manque total de soutien à leur égard, malgré leurs diverses contributions à la gestion des déchets solides et aux services environnementaux.

« Traders Demand Support and Safety » (Les commerçant·e·s réclament du soutien et de la sécurité). Les associations IHVAG (marchand·e·s et vendeuse·eur·s de rue du Ghana) et GAMA (les marchés du Grand Accra), en appellent au gouvernement pour instaurer de toute urgence, à l’endroit des commerces, un environnement de travail sûr et sécurisé, à la suite d’une série d’incendies qui ont dévasté les moyens de subsistance de leurs membres.

« Waste Pickers Need Recognition » (Il est nécessaire de reconnaître les récupératrice·eur·s matériaux). Selon WIEGO, environ 88 % des récupératrices·eur·s de matériaux ne disposent pas d’équipement de protection individuelle alors que leurs activités constituent des services essentiels.

Publications

Accra, au Ghana, fait partie des dix villes étudiées par WIEGO dans le cadre de l’Étude de suivi de l’économie informelle (IEMS, acronyme anglais), une initiative de recherche-action visant à évaluer les réalités des travailleuse·eur·s de l’informel, leurs contraintes et leurs contributions. Rapport intégral. Résumé analytique. Recommandations de politiques.

« The Ghana National Health Insurance Scheme: Barriers to Access for Informal Workers » (Le régime national d’assurance-maladie du Ghana : les obstacles à l’accès des travailleuse·eur·s de l’informel), Document de travail WIEGO, par Laura Alfers.

« Perceptions of Costs and Benefits of Informal-Formal Linkages: Market and Street Vendors in Accra, Ghana » (Perceptions des coûts et des avantages des liens entre les secteurs informel et formel : les vendeuse·eur·s de marché et de rue à Accra, au Ghana), Document de travail WIEGO, par Nana Akua Anyidoho et William F. Steel.

« Informal Economy Budget Analysis: Accra Metropolis » (Analyse budgétaire de l’économie informelle : Accra Métropolitaine), Document de travail WIEGO, par Nicholas Adamtey.


Photo : Jonathan Torgovnik, Getty Images Reportage
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