Résumé : La crise est loin d’être finie pour les travailleuse·eur·s de l’informel

Par :
Sarah Orleans Reed, Michael Rogan, Erofili Grapsa, Ghida Ismail, Marcela Valdivia
Date :

Le présent résumé offre un aperçu préliminaire de la façon dont la pandémie de la COVID-19 ne cesse d’affecter les deux milliards de travailleuse·eur·s de l’informel au monde (61 % de la population active totale) de quatre secteurs de l’emploi. Nous présentons ici les principaux résultats de la phase nº 2 de l’Étude sur la crise de la COVID-19 et l’économie informelle menée par WIEGO.

Ceci est un résumé du document Analyse des politiques nº 8 : La crise est loin d’être finie pour les travailleuse·eur·s de l’informel — Il faut une reprise ouverte au plus grand nombre de la population active dans le monde (disponible en anglais seulement).

Principaux résultats de la phase nº 2

La plupart des personnes interrogées n’ont pas retrouvé leur capacité de travail. En moyenne, le nombre de jours travaillés par semaine était de 4, à la mi-2021, toujours nettement inférieur à celui de la période pré-COVID-19, de 5,5.

Parmi les travailleuse·eur·s de l’informel interrogé·e·s, les revenus se situent toujours bien en dessous des niveaux pré-pandémiques. À la mi-2021, un·e travailleuse·eur typique ne gagnait que 64 % des revenus de l’avant-COVID-19. Quatre sur dix (40 %) travailleuses domestiques, vendeuse·eur·s de rue et récupératrice·eur·s de matériaux gagnaient, à la mi-2021, moins de 75 % de leurs revenus pré-COVID-19.

Les travailleuse·eur·s à domicile demeurent, de loin, le secteur le plus touché. À la mi-2021, les revenus type de ce groupe ne représentaient que 2 % des niveaux pré-pandémiques, ce qui évoque au plus creux la dévastation d’un secteur où les femmes sont majoritaires.

L’insécurité alimentaire porte menace aux travailleuse·eur·s en milieu urbain. Près d’un tiers des personnes interrogées, à la mi-2021, ont déclaré un·e adulte ou bien un·e enfant dans leur foyer ayant à rester sur sa faim au cours du mois précédant l’enquête. Et 57 % ont exprimé des difficultés à l’égard de leur diversité alimentaire et pour manger trois fois par jour.

L’accès à l’assistance sociale ne s’améliore pas et on craint qu’il ne soit en recul. L’accès à l’aide financière du gouvernement stagnait et le pourcentage de personnes interrogées ayant reçu de l’aide alimentaire a reculé depuis les premiers trois mois de la pandémie. Les pourcentages de travailleuse·eur·s se voyant exonérer de leurs loyers, charges ou frais de scolarité demeuraient à un seul chiffre.

Il se peut que les pouvoirs publics fassent plus de mal que de bien. Parmi les personnes interrogées, 48 % avaient besoin de capital pour reprendre leurs activités, dont 9 % seulement ont eu pourtant recours aux subventions publiques de secours à cette fin et uniquement 7 % ont reçu un emprunt public. Inversement, plus d’un quart des vendeuse·eur·s de rue et commerçant·e·s de marché et 16 % des récupératrice·eur·s de matériaux ont signalé du harcèlement par des agents de la force publique.

La crise a imposé des stratégies de survie nuisibles aux travailleuse·eur·s. Au cours des 12 mois précédant l’enquête, les personnes interrogées se trouvaient obligées d’emprunter de l’argent (46 %), d’épuiser leurs économies déjà bien maigres (35 %), ou de réduire les dépenses ménagères sur des produits non alimentaires (26 %) et alimentaires (23 %).

La plupart des travailleuse·eur·s de l’informel se trouvent du mauvais côté de « l’apartheid vaccinal » mondial. À la mi-2021, la plupart des personnes interrogées dans des pays du Sud traînaient leurs homologues du Nord quant aux taux de vaccination, même si ces taux ont connu une augmentation encourageante en Inde pendant les mois de septembre et octobre.

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